Les personnes transgenres indiquent dans leur « bio » sur les réseaux sociaux les pronoms par lesquels elles souhaitent être désignées. Par solidarité, des femmes et des hommes adoptent cette innovation langagière.
En français ou en anglais, de drôles de mentions apparaissent, ces temps-ci, dans les « bios », ces quelques lignes de présentation sur les réseaux sociaux. Dans les signatures de mails, aussi, comme sur les cartes de visite ou les badges accrochés aux sacs à dos des étudiants. « il/lui », « they/them », « elle/elle », « she/her/hers », « il/they », « il/elle » : toute une flopée de pronoms personnels sujets et compléments (et d’adjectifs possessifs) s’affichent. Ainsi, on ne dit plus « elle » ou « il ». Les pronoms sont remplacés par de nouvelles formes, comme les pronoms « iel » ou « yel » ou encore « illes » ou « iiles ».
Sur son compte personnel Twitter, la vice-présidente des Etats-Unis, Kamala Harris, précise les siens, du genre féminin : « she/her ».
Parce qu’ils ne se sentent ni homme, ni femme, certains individus sont dits non-binaires, c’est-à-dire qu’ils ne reconnaissent dans aucun genre. Un discours principalement porté par la jeune génération.
Une personne non-binaire ne s’identifie ni homme ni femme alors qu’une personne trans est une personne dont le genre ressenti ne correspond pas à son sexe de naissance, et qui peut envisager de changer de sexe.
Les personnes transgenres ou non binaires ont besoin d’indiquer à leurs interlocuteurs de quelle manière, donc avec quels pronoms, ils peuvent les désigner sans commettre d’impair – au masculin, au féminin ou de façon neutre. Car l’apparence physique (« l’expression de genre », disent les concernés) peut se révéler trompeuse, ne pas correspondre à l’identité de genre – le genre auquel la personne s’identifie. Bref, impossible de deviner qui est homme, femme, encore moins non binaire, en jetant un coup d’œil à la photo d’un profil sur les réseaux sociaux.
Non-binaire, « gender fluid », « agenre », trans… dans les lycées et sur les réseaux sociaux, de plus en plus de jeunes gens se définissent en dehors de la dichotomie fille-garçon majoritaire.Les professionnels, intervenants scolaires, qui côtoient les adolescents le disent : ces dernières années, ils sont bien davantage confrontés à de telles situations – qui restent très minoritaires.
Pour une meilleure comprehension :
Gender fluid (ou genre fluide) : se dit d’une personne dont le genre oscille entre la masculinité et la féminité.
Pansexuelle : orientation sexuelle qui désigne le fait d'être attiré par une personne, quels que soient son genre et sa sexualité.
Agenre : se dit d’un individu qui ne s’identifie à aucun genre, comme dans la non-binarité. Le terme agenre est légèrement plus tranchant puisque souvent la personne agenre ne se retrouve pas non plus dans un mélange des deux genres.
Queer : mot anglais qui signifie « étrange » ou « peu commun », et qui désigne aujourd’hui un mouvement politique qui lutte contre les normes de genre et de sexualité, plus largement l’hétéropatriacart. En se greffant au sigle LGBT (lesbienne, gay, bisexuel, trans), le Q de Queer vient représenter les minorités de genre et d’orientation sexuelle. On obtient le sigle LGBTQ. On utilise également le terme Queer à titre individuel en disant, par exemple, que l’on est « genderqueer ».
Cisgenre : se dit d'une personne dont l'identité de genre correspond à son sexe de naissance. C'est l'inverse d'une personne transgenre, qui ne se sent pas en accord avec son sexe biologique.
Trans : se dit d’une personne dont l’identité de genre ne correspond pas au sexe de naissance.
Non-binaire : se dit d’une personne dont l’identité de genre ne se reconnait pas dans le genre masculin et le genre féminin.
Enby : enby signifie non-binaire, en anglais « no-binary gender ». Le terme est né des initiales de non-binary, NB, que l’on prononce donc « enby ».