À Bayrakli, dans la province d’Izmir, des équipes juchées sur les vestiges d’un immeuble d’habitation de sept étages s’efforçaient de se frayer un passage à travers des poutres tordues et des blocs de béton pour retrouver des survivants, selon les images de la télévision publique turque TRT.
Le tremblement de terre, qui a été ressenti jusqu’à Istanbul et Athènes et a provoqué un mini-tsunami, s’est produit peu avant 12 h GMT en mer Égée, au sud-ouest d’Izmir, troisième plus grande ville de Turquie, et près de l’île grecque de Samos. La magnitude du séisme a été évaluée à 7 sur l’échelle de Richter par l’Institut de géophysique américain (USGS) et à 6,8 par le centre de sismologie turc Kandilli.
En Turquie, selon l’agence gouvernementale des situations de catastrophe (AFAD), 12 personnes sont mortes, dont une par noyade, et 419 ont été blessées. En Grèce, deux adolescents ont été tués sur l’île de Samos par l’écroulement d’un mur, a indiqué la télévision publique Ert. Quatre personnes ont par ailleurs été blessées. Signe de sa puissance, le séisme a provoqué un mini-tsunami qui a inondé les rues de Seferihisar, ville turque située près de l’épicentre, et balayé les côtes de Samos.
La secousse tellurique a provoqué l’effondrement des murs de plusieurs maisons et des inondations dans le port de Samos, selon des images diffusées par Ert. Mais c’est la côte égéenne turque, densément peuplée, qui a été la plus durement touchée. Les secouristes étaient engagés dans une course contre la montre pour extraire des survivants des décombres. Selon les secouristes turcs, les recherches de survivants se poursuivaient dans 17 immeubles écroulés ou gravement endommagés.
Quelque 70 personnes ont été secourues des décombres à ce stade, selon le gouverneur d’Izmir. Plusieurs hôpitaux d’Izmir, engorgés à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, ont transféré des patients vers d’autres établissements pour accueillir les victimes du séisme. Les mosquées ont ouvert leurs portes pour héberger les sinistrés.
Peu après la secousse, les télévisions turques ont diffusé des images impressionnantes de nuages de poussière s’élevant dans le ciel, signalant l’effondrement de plusieurs immeubles. La secousse a également été ressentie à Istanbul, capitale économique du pays, mais aucun dégât n’y a été constaté. Solidarité gréco-turque Mettant de côté leurs vives tensions diplomatiques actuelles, Ankara et Athènes se sont engagés vendredi à s’entraider en cas de besoin, lors d’un entretien téléphonique entre le président turc Recep Tayyip Erdogan et le premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis. M. Erdogan «a indiqué que la Turquie était prête à aider la Grèce», a déclaré la présidence turque dans un communiqué. «Dans ces moments, nos peuples ont besoin de faire front commun indépendamment de nos différences», a écrit M. Mitsotakis sur Twitter.
Cet appel à la solidarité rappelle l’aide que la Grèce avait offerte à la Turquie après un séisme meurtrier en 1999, un geste qui avait permis un réchauffement des relations entre ces deux pays en crise. Des experts avaient alors parlé de «diplomatie du séisme». La France s’est jointe à ce mouvement, proposant vendredi son assistance à Athènes et Ankara, alors qu’elle est en pleine crise avec la Turquie sur de nombreux sujets diplomatiques et géopolitiques. La Turquie et la Grèce sont situées dans une des zones sismiques les plus actives du monde.
Sources : lemonde.fr