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Que s'est il passé hier au congrès pour valider la Victoire de Joe Biden, Président élu des USA ?

Mercredi 7 janvier, sénateurs et membres de la Chambre des représentants se réunissaient au Congrès pour valider la victoire de Joe Biden. C'était sans compter sur l'irruption de partisans du président sortant.


La démocratie américaine a connu une sombre journée. Mercredi 7 janvier, des partisans de Donald Trump ont envahi le Congrès américain, semant sur leur passage selfies, chaos et destruction au cœur des institutions. Au cours de ces heures pendant lesquelles les Américains sont restés, incrédules, suspendus aux réseaux sociaux et chaînes d'information en continu, quatre personnes ont trouvé la mort, dont trois dans des circonstances qui restaient encore à élucider, jeudi après-midi. Soumise en urgence à un couvre-feu, la capitale a retrouvé son calme dans la soirée. Mais à deux semaines de l'investiture de Joe Biden, le successeur de Donald Trump à la Maison Blanche, l'Amérique a vécu l'une des journées les plus folles de son histoire récente.


Le Congrès envahi par des trumpistes

Comme à son habitude, Donald Trump galvanise la foule. A midi, il réitère ses accusations de fraudes électorales. "Nous n'abandonnerons jamais. Nous ne concéderons jamais" la défaite, lance-t-il devant un parterre de plusieurs milliers de supporters acquis à sa cause, venus de tout le pays. Dans son discours, il appelle à faire pression sur les parlementaires, lesquels s'apprêtent, à 2,5 km de là, au Congrès, à confirmer l'élection de Joe Biden.

Quand Donald Trump quitte la scène, les drapeaux aux couleurs de l'Amérique, le bleu des pancartes pro-Trump et le rouge des casquettes Make America Great Again s'activent sur l'immense esplanade du Mall, dans la grisaille de ce début janvier. Tous se dirigent dans le calme en direction du Capitole, au son de YMCA, le tube des Village People.


Par-ci par-là, des manifestants trouvent la faille, se glissant derrière les policiers pour brandir le drapeau américain. Des supporters de Donald Trump escaladent une plateforme de plus de 6 mètres de haut en face du Capitole. "Allez, en avant !" crient des manifestants équipés de mégaphones en direction d'une foule hétéroclite : des hommes en tenue de camouflage, des citoyens et citoyennes lambda emmitouflés dans des doudounes, des personnes déguisées en viking ou en pionniers...


Les policiers tirent une grenade assourdissante dans les airs et font usage de gaz lacrymogène sur les premiers rangs, tentant de disperser la foule. Mais c'est l'inverse qui se produit. "C'est notre maison", hurle un manifestant, à l'assaut, tandis qu'un groupe rejoint les escaliers qui mènent à la porte du bâtiment.


Perches à selfies en main, ils immortalisent cet incroyable moment, retransmis en direct sur les réseaux sociaux.

Sur MSNBC, les journalistes sont abasourdis : eux qui arpentent quotidiennement ces immenses couloirs de marbre n'ont jamais vu personne échapper aux contrôles et détecteurs de métaux. "On ne peut pas entrer dans cette pièce avec une brosse à cheveux en métal. Comment sont-ils entrés avec le mât d'un drapeau ?" Dans une autre pièce, un homme aux cheveux longs, tout sourire, embarque un pupitre. Une poignée d'agents de sécurité assistent à la scène, impuissants.


La foule progresse dans les couloirs. Certains manifestants promènent des drapeaux confédérés, ceux des Etats esclavagistes du Sud pendant la guerre de Sécession. L'un d'eux a mis une photo encadrée du dalaï-lama dans son sac à dos. Un autre fume de l'herbe dans une salle décorée de photos de montagne et d'une carte de l'Oregon, rapporte le New York Times. C'est le bureau du sénateur Jeff Merkley. Les émeutiers y ont pénétré en éclatant la porte, pourtant restée ouverte au départ du parlementaire, et ont arraché du mur un rouleau de calligraphie chinoise, cher à cet élu du nord-est du pays. A son retour, le démocrate ne retrouvera pas son ordinateur portable, mais des mégots au sol et sur le bureau. Et partout, du désordre.

Dans de nombreux bureaux, des dossiers sont jetés à terre et du mobilier dégradé. Quelques minutes à peine après l'intrusion de la foule, la confusion règne et les gaz lacrymogènes emplissent les couloirs.

Une scène similaire se déroule dans les locaux attribués à Nancy Pelosi. Richard Barnett, dit "Bigo", un homme de 60 ans originaire de l'Arkansas, s'installe et pose les pieds sur le bureau de la patronne des démocrates. Il laisse un mot peu aimable et en ressort avec quelques trophées : une lettre avec papier à en-tête et un morceau de la plaque en bois qui porte le nom de la présidente de la Chambre des représentants. Plus tard, il sortira pour la brandir du haut des escaliers, raconte le New York Times, à qui le sexagénaire relate ses prouesses de la journée.


En rejoignant la chambre, le sénateur démocrate Chuck Schumer fait le point sur cette journée : "Ce temple de la démocratie a été profané, ses fenêtres brisées, ses bureaux vandalisés", lance celui qui devrait devenir le prochain président du Sénat. La nouvelle de l'élection de deux sénateurs démocrates en Géorgie, faisant basculer la majorité, est tombée au milieu du chaos, dans l'après-midi.


Au milieu de la nuit, et après le rejet d'objections émises par des élus républicains, le vice-président Mike Pence confirme finalement la victoire du démocrate Joe Biden, avec 306 grands électeurs contre 232 pour le président sortant, devant les deux chambres réunies pour une session extraordinaire. Dans tous les sens du terme.

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