Des centaines d’animaux morts ont été retrouvés échoués sur une plage de la péninsule de Kamtchatka dans l’Extrême-Orient russe le 3 octobre. Si l’origine de cette catastrophe écologique reste pour l’heure inconnue, les soupçons se portent sur la rivière Nalycheva, à côté de laquelle se trouve une décharge de produits chimiques.
Des surfeurs se plaignaient déjà depuis plusieurs semaines de brûlures aux yeux après s’être baignés dans l’océan. L’un d’entre eux explique pourquoi ils ont lancé l’alerte sur les réseaux sociaux.
La catastrophe semble être loin d’être endiguée : le 8 octobre, d’autres animaux morts ont encore été retrouvés sur le rivage, comme en témoignent les images partagées par l’opérateur touristique Freeride Travel sur Instagram.
Le gouverneur du kraï de Kamtchatka, Vladimir Solodov, a demandé sur Instagram que des analyses d’eau soient effectuées, répondant à l’appel d’un club de surfeurs. Les premiers résultats indiquent des niveaux excessifs de produits pétroliers, de phosphate (10,8 fois supérieur à la norme), de fer (6,7 fois) et de phénol (2,9 fois), selon le service fédéral de supervision de l’environnement Rosprirodnadzor. Une carte interactive publiée sur le portail officiel du gouvernement régional permet d’accéder aux résultats par localité.
Une enquête pénale a été ouverte pour découvrir l’origine de cette pollution. Les autorités envisagent plusieurs pistes : des causes naturelles liées à l’activité sismique ou volcanique, ou bien des causes liées à l’activité humaine.
Dans une vidéo qui a commencé à circuler sur WhatsApp et Telegram le 5 octobre, on voit de la mousse orangée et une substance huileuse jaunâtre au fond d’un cours d’eau. La personne qui filme se présente comme faisant partie d’une équipe de chercheurs de l’agence fédérale de pêche, de l’institut d’océanographie KamtchatNIRO et affirme se trouver le long d’un affluent de la rivière Nalycheva, qui se jette dans l’océan.
Un habitant fait remarquer que''D’habitude, lorsqu’un oursin est rejeté sur la plage après un orage, il peut rester vivant encore quelques jours, on peut le voir en ouvrant sa coquille. Là, ces animaux étaient déjà morts, l’orage a juste rejeté leur cadavre sur la plage.
Pendant ce temps, les habitants de la ville et leurs enfants continuent de se promener sur la plage. Même sans entrer en contact avec l’eau, lorsque le vent souffle depuis l’océan, ils commencent à avoir mal à la gorge, un peu comme si on avait pulvérisé du gaz poivré. C’est un danger, car comme on ne connaît pas la source de la pollution, on ne peut même pas savoir quelles en seront les conséquences.''